Une coopérative dans le numérique  

Hashbang conçoit des sites Internet marchands d’e-commerce, des applications et des logiciels de logistique ou de gestion interne. La coopérative les réalise tous sur-mesure, dans le but de répondre au plus près des besoins du client. 

« Nous développons des applications sur-mesure avec une approche d'éco-conception. » 

Chloé Rebattu co-gérante d’HashBang, nous explique : « l’éco-conception de service numérique, c'est améliorer l’efficience des applications dès leur conception pour réduire les impacts environnementaux et économiques associés, tout en améliorant l’expérience utilisateur. » L’idée autour de ce concept est de diminuer un maximum la demande énergétique de leurs applications. Ils cherchent par exemple à éviter des lignes de code inutiles.   

Hashbang est née en 2013, à l’initiative d’Arthur Vuillard, le fondateur. Sa volonté était de créer une structure de conseil et service informatique mais dès le développement de sa SARL, il remarque qu’il porte seul beaucoup de responsabilité. Alors 4 ans plus tard, il décide avec ses salariés de se transformer en Scop, Société Coopérative et Participative. Aujourd’hui, ils sont 12 salariés associés et co-gérants. C’est à ce moment-là qu’émerge un nouveau positionnement et que les réflexions autour de l’éco-conception deviennent finalement une évidence. En effet, tous les salariés partagent les mêmes valeurs, notamment l’écologie et sont fiers de venir au bureau à pied ou à vélo. 

  Comment Hashbang s’inscrit dans l’Économie Sociale et Solidaire ? 

Hashbang est basée à Lyon, dans le bâtiment HEVEA. Sa transformation en Scop s’est faite naturellement dans une volonté de partager responsabilités et pouvoir.  

« Nous privilégions la prise de décision collective, notre organisation est basée sur la sociocratie » précise Chloé Rebattu, également membre du groupe ressources humaines

L’organisation de la coopérative est horizontale, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de hiérarchie dans l’équipe. Sans manageur, les salariés s’auto-organisent en 5 groupes de travail : la comptabilité, les ressources humaines, l’organisation du planning & la coordination, la partie commerciale et le groupe « architecture interne », c’est-à-dire la gestion du serveur et des divers outils informatiques. Dans chaque groupe, les prises de décision sont collectives et la gestion de la Scop représente environ 20 % du temps de travail des salariés. 

Les salariés ont à cœur de travailler pour des structures issues de l’ESS ou de l’économie circulaire. La coopérative reverse également une partie de ses bénéfices sous forme de dons auprès d’associations portant les sujets liés au numérique ou à l’environnement. Les équipes d’Hashbang essaient également de travailler sur un périmètre restreint pour leurs projets en privilégiant le local.  

« 80% de notre chiffre d’affaires est réalisé grâce à des services effectués pour des acteurs de la région », déclare Chloé Rebattu. 

Par ailleurs, le secteur de l’informatique reste majoritairement masculin et peine parfois à recruter des femmes. Ainsi, dans les dernières fiches de postes publiées, Hashbang a introduit le langage inclusif. Et cela a fonctionné : « Ce changement simple s’est avéré efficace puisqu’on a eu beaucoup plus de candidatures féminines, cela nous a donc permis de tendre plus facilement vers la parité, au sein de notre équipe », nous confie Chloé Rebattu. 

 

Quelle est la vision de Hashbang du monde de demain ? 

Selon Hashbang, pour être durables, les services numériques doivent : « intégrer les principes de l'éco-conception, pour limiter l'épuisement des ressources abiotiques* et ne pas aggraver le changement climatique »

En deux mots : « Sobriété énergétique », penser le numérique de manière écologique. 

Hashbang s’engage à toujours faire mieux, dans une volonté d’évolution continue des pratiques, dans le bon sens. Chloé Rebattu nous informe que de nouveaux projets s’annoncent autour de la question : 

 « Comment permettre à des logiciels d’effectuer un triple bilan : comptable, carbone, social ; qui demanderait peu d’efforts aux entreprises ? »

Il existe pour les multinationales et les grands groupes des logiciels d’évaluation de bilan carbone, mais elles ne sont pas adaptées aux TPE, PME ou auto-entrepreneurs. Les outils pour effectuer des bilans d’impact social sont eux, peu développés. Il reste donc beaucoup à faire, et pourquoi pas les trois en même temps.

*Abiotique : en écologie, les facteurs abiotiques représentent l'ensemble des facteurs physico-chimiques d'un écosystème ayant une influence sur l’ensemble des êtres-vivants de ce milieu. Ex : dioxygène, éléments minéraux (calcium, fer), structure des sols, etc. 

  Pour aller plus loin... 

Blog Hashbang, Pourquoi faisons-nous des dons : https://hashbang.fr/dons-associations-2020.html 

 

À travers cette série de portraits, la CRESS AuRA donne un coup de projecteur aux initiatives ESS et aux structures qui œuvrent au quotidien pour l’impact sociétal afin de rendre notre monde plus solidaire et plus durable. 

Lire aussi : portrait de la CRESS #5 : association UDES, le syndicat d’employeurs de l’ESS

 

 

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