Tiers-lieu

 

 

Le Tiers-Lieu, a été défini officiellement en 1989 par le sociologue Ray Oldenburg. Ce dernier décrit le tiers-lieu comme « un lieu où l’on prend plaisir à se rassembler, où l’on tient des conversations, où l’on échange. Une sorte d’agora, publique ou privée, un café du commerce, ou comme dans son temps le lavoir ». Mais le concept est ancien : dans l’Antiquité déjà, certaines villes avaient créé des espaces propices à l’innovation destinés aux chercheurs, ingénieurs, aux prêtres ou médecins. Ces lieux proposaient des ateliers, des laboratoires ou encore des observatoires. Aujourd’hui, même s’ils sont encore méconnus, ces nouveaux lieux multiples sont en plein essor et on recense en France près de 2000 Tiers-lieux selon l’association « France Tiers-Lieux ».

Mais qu’est-ce qu’un tiers-lieu ?

A mi-chemin entre le bureau et chez soi, cet espace physique hybride destiné à « faire ensemble » est un concept encore flou. Souvent hébergé dans une friche industrielle, c’est un lieu qui se veut convivial et où s’entremêlent différentes activités et transversalités facilitées par l’outil numérique (coworking, fablab, repair’café, fabrique de recherche ou friche culturelle). Destiné à rassembler des personnes (ou employés) souhaitant concilier vie professionnelle et personnelle de manière saine et efficace, et des structures, cet espace « pour créer ensemble » s’adresse à tous et pas seulement aux travailleurs indépendants ou au secteur du tertiaire.

Ce qui fédère ce type de lieu c’est une volonté de travailler autrement, en mode coopératif axé sur une gouvernance partagée, et dans un cadre adapté aux besoins de chacun, ou quiconque ne souhaitant pas être isolé peut s’épanouir personnellement tout en partageant un projet collectif. Moyennant généralement un abonnement mensuel, chaque collaborateur a accès à un espace propre et bénéficie d’une mutualisation des outils et moyens. Chaque lieu a ses spécificités, sa propre communauté, son fonctionnement et son mode de financement. Mais tous ont un point commun : permettre les rencontres informelles, les interactions sociales, favoriser la créativité et les projets collectifs. Dans un tiers-lieu, on crée, on forme, on apprend, on fait ensemble, on fabrique, on participe, et surtout on crée du lien social !

Le tiers-lieu est un facilitateur, il permet de redynamiser un quartier ou un village et de rompre l’isolement, de rapprocher le monde rural et urbain et de répondre à des problématiques locales, mais c’est aussi un stimulateur de créativité, de partage des connaissances et de coproduction des projets. Les statuts sont variés, si les tiers-lieux prennent souvent la forme d’une association ou d’une coopérative (SCOP, SCIC…), ils peuvent aussi être privés ou appartenir à une collectivité. Le succès du tiers-lieu est dû essentiellement à la richesse et la diversité humaine qui le compose, car souvent, des mondes différents et contradictoires cohabitent. Grâce aux échanges de savoirs ils font émerger de nouveaux concepts et valeurs laissant la porte ouverte aux champs des possibles.

Le gouvernement a pris conscience récemment de l’importance et de l’utilité des tiers-lieux et il compte aujourd’hui énormément sur ce mouvement spontané présent partout en France pour favoriser le maillage des territoires. Il souhaite d’ailleurs accompagner le mouvement et a mis en place pour cela quelques moyens : la « Fabrique des territoires » et la création du Conseil National des tiers lieux en juin 2019 (une assemblée composée de 60 représentants issus de divers secteurs : économique, culturel, numérique, éducatif…). La « Fabrique des territoires » vise elle à favoriser l’existence de ces nouveaux espaces, à leur donner des moyens pour décliner des activités en fonction des besoins locaux, et à faciliter la professionnalisation tout en impliquant les partenaires publics et privés autour d’un programme, avec un cadre d’intervention commun et des outils mutualisés.

Partout en France, le mouvement des tiers-lieux se développe !

En Nouvelle Aquitaine, une coopérative des tiers-lieux existe pour soutenir et accompagner la création de ces projets. Dans la région grenobloise, quelques tiers-lieux sont déjà connus : « La Bifurk » - pépinière associative implantée sur une ancienne friche industrielle – qui est un lieu d’expérimentations culturelles, citoyennes, écologiques et sportives ou encore « La Bonne Fabrique » située au Sappey en Chartreuse. D’autres espaces hybrides sont en cours de construction comme « La Capsule », un projet porté par Cap Berriat (lieu de ressources et d’accompagnement des jeunes), dont les travaux débutent en ce moment !

Le Tiers-lieu, cet espace fédérateur, porteur de dynamiques économiques et sociales très structurantes pour le territoire, véritable laboratoire d’innovation et lieu de tous les possibles serait-il un modèle à suivre pour « le monde d’après » ?

 

A lire aussi, les articles parus précédemment sur Alpes Solidaires : « Tiers-lieux… » (07/2019) et « Le contenu c'est vous ! Un Tiers-Lieu c'est quoi ?... » (11/2018)

 

 

Claire Desmaris pour Alpes Solidaires

 

 

 

 

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