L’Économie Sociale et Solidaire est un mode d’entreprendre qui regroupe différents types d’entreprises : associations, coopératives, sociétés commerciales, mutuelles et fondations. Ces structures œuvrent dans des champs d’activités très variés mais partagent des principes communs :

  1. une utilité sociale et/ou collective,

  2. une gouvernance partagée,

  3. une lucrativité limitée.

Les modèles économiques de ces structures sont donc tournés vers la recherche et la mise en place de solutions collectives pour répondre à un ou plusieurs besoins sociétaux sur un territoire donné.

Mais comment distinguer ces acteurs et s’engager avec les structures ESS de son territoire ? Voici 5 moyens que nous avons répertoriés pour adapter votre mode de vie à des valeurs plus solidaires et écologiques.

 

  1. Opter pour une alimentation saine, locale et de qualité via des circuits de proximité

De nombreuses initiatives existent pour soutenir les filières agricoles locales et la juste rémunération des producteurs. Parmi celles-ci, le réseau des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) permet de tisser des partenariats solidaires entre un ou plusieurs paysans et un groupe de citoyens en Auvergne-Rhône-Alpes.

C’est un système de vente directe où les producteurs s’engagent à livrer régulièrement des produits sains, frais et locaux, à leurs clients « amapiens » prêts à payer un certain nombre de paniers d’avance, sur le principe d’un abonnement. Chaque consommateur achète en début de saison une part de la production (légumes, viandes, fromages, œufs…) qui est livrée chaque semaine sur un ou plusieurs lieux de distribution. En payant un prix fixe et en avance pour leur panier, les « amapiens » assurent aux paysans une visibilité sur leurs finances et un revenu stable, moins soumis aux fluctuations des prix des marchés.

Mais pour que tout fonctionne au mieux, il faut compter sur l’implication de chacun pour soutenir et faire tourner le système. Le fonctionnement de l’AMAP repose sur une bonne organisation entre les membres et un certain investissement des bénévoles, notamment pour tenir les permanences ou aider à la gestion. Le partenariat se base aussi sur une confiance réciproque, qui passe par la transparence et une bonne communication entre les parties prenantes.

Des visites de fermes s’organisent également chaque année, l’occasion pour tous les amapiens mieux comprendre le monde paysan et le fonctionnement d’une ferme. C’est aussi un prétexte pour créer du lien avec les membres du groupe et se rendre utile, sur un atelier plantation, désherbage ou plantation de haies.

Le partenariat AMAP, au-delà d’un panier pour les uns et d’un débouché commercial pour les autres, est un moyen concret de préserver et développer une agriculture locale, écologique, et socialement équitable, comme le précise la charte des AMAP.

Vous êtes convaincus ? Vous pouvez dès maintenant rejoindre une des 300 AMAP de la région. Consulter la carte des AMAP pour en trouver une près de chez vous. Si aucune n’existe dans votre zone géographique, le Réseau vous accompagne pour en créer de nouvelles !

Et si vous préférez le modèle du supermarché, qui a l’avantage de proposer tous types de produits dans un même lieu, vous pouvez toujours opter pour un supermarché coopératif (exemple de Demain Supermarché à Lyon), ou même une épicerie sociale et solidaire (voir la carte des épiceries sur le site du GESRA)

 

  1. Privilégier la réparation et le réemploi des objets du quotidien

Pour réduire vos déchets, vous pouvez offrir une nouvelle vie à vos objets en vous rendant dans une recyclerie ou ressourcerie. Une recyclerie reprend des objets et des matériaux, pour les réemployer ou les réutiliser. Une ressourcerie est une structure de l’Économie Sociale et Solidaire qui met en œuvre 4 fonctions complémentaires : la collecte, la valorisation d’objets, la revente dans une boutique de réemploi et la sensibilisation à l’environnement.

En plus de la logique circulaire, les activités d’une ressourcerie ont également une visée sociale forte.  Certaines d’entre elles, comme Emmaüs, sont aussi des structures d’insertion par l’emploi et d’accueil pour des personnes en difficulté ou en situation de handicap.

On peut y trouver tous types de produits : vêtements, mobilier, vaisselle, objets de décoration, etc. Cependant, certains acteurs peuvent se spécialiser sur une filière en particulier. Par exemple, si vous souhaitez acheter, revendre, donner ou recycler des livres, vous pouvez consulter l’offre de Recyclivre. Les collectes et les livraisons sont assurées par du personnel en insertion et 10 % du prix de vente net est reversé à des associations ayant des actions concrètes en faveur de l'écologie.

Retrouvez la carte des ressourceries du territoire sur le site de l’association régionale du Réseau des ressourceries. Et pour connaître les initiatives en matière de transition écologique dans l’ESS en Auvergne-Rhône-Alpes, vous pouvez aussi consulter l’outil Carteco.

 

  1. Trouver le bon fournisseur d’électricité verte, engagé dans la transition énergétique

Comment savoir si l’électricité que vous consommez est issue d’énergies renouvelables ? En suivant la même logique que celle des circuits courts alimentaires : trouver un fournisseur qui s’approvisionne en direct des producteurs, et qui garantit l’origine de l’énergie produite.

La Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Enercoop AURA, fournisseur d’énergie « vraiment verte », fait le choix d’électricité 100 % renouvelable dans son approvisionnement sans se satisfaire d’un mix énergétique comme beaucoup de concurrents. Les producteurs utilisent exclusivement des sources issues de l'eau, du vent, du soleil et de la biomasse : c’est une des différences qui lui permet d’être classé comme fournisseur “vraiment vert” par Greenpeace et « Premium » par l'Agence de la transition écologique (ADEME)

Enercoop se distingue aussi dans la manière de produire l’énergie qui fait la part belle à l’électricité citoyenne. La moitié de ses sites de production appartiennent en majorité à des citoyens ou des collectivités, souvent réunis en collectif. Pour Enercoop, c'est primordial que la transition énergétique soit citoyenne, pour bénéficier avant tout à l'économie locale et aux habitants. Le statut de SCIC s'inscrit pleinement dans le courant de l'Économie Sociale et Solidaire, système qui place l'individu et non le capital, au cœur du projet. La SCIC est aussi un statut qui permet de s'ancrer dans les territoires en permettant aux citoyens, acteurs économiques mais aussi collectivités locales d'être sociétaires.

La coopérative Enercoop bénéficie aussi de l’agrément ESUS - Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale -, qui distingue les entreprises par leur but d'utilité sociale et l'orientation de leurs excédents vers la poursuite de leur activité et la juste redistribution des ressources.

Le système de gouvernance partagée encourage l’investissement et l’implication des sociétaires dans la stratégie et les actions de l’entreprise envers la transition écologique. Chaque membre de la coopérative a accès à des ressources en ligne et à des sessions de formation pour renforcer ses connaissances dans le secteur de l’énergie.

L’association Les Amis d’Enercoop a également mis en place un fonds de dotation Energie Solidaire pour tenter de mettre fin aux problématiques de la précarité énergétique qui touche encore beaucoup de foyers sur le territoire. C’est pourquoi Enercoop soutient financièrement le fonds et propose à ses clients de souscrire au micro-don sur leur consommation d’électricité.

Par ailleurs, Enercoop fait partie des Licoornes, une alliance de coopératives dont le but est de transformer radicalement l’économie pour la mettre au service de l’intérêt général en proposant des solutions coopératives et citoyennes pour les besoins du quotidien.

Alors n’attendez plus et faites une estimation tarifaire de votre facture d’électricité 100 % verte et 0 % d’origine nucléaire !

 

  1. Se déplacer à l’aide de modes de transport durables

Le secteur de la mobilité et des transports est également investi par les acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire. Par exemple, si vous n’avez pas de voiture, optez pour l’autopartage avec Citiz. Vous pouvez louer une voiture en libre-service de manière occasionnelle, à l'heure, à la journée ou plus. Ce service de proximité, pratique et économique, remplace ainsi la voiture personnelle dont on ne se sert pas tous les jours, ou le véhicule de société. Avec Citiz, on consomme moins de ressources et d’espace en ville : une voiture partagée remplace 10 voitures individuelles !

Si vous préférez le covoiturage pour remplir votre voiture, bénéficier d’un trajet si vous ne pouvez pas conduire ou tout simplement rencontrer de nouvelles personnes, vous pouvez regarder du côté de Mobicoop (anciennement Covoiturage Libre), ou de la plateforme Atchoum si vous êtes situés en milieu rural.

Et pour les petits trajets journaliers, choisissez le vélo ! Pour apprendre à réparer votre vélo, acheter des accessoires ou des pièces détachées, il vous suffit de regarder dans le réseau de L’Heureux Cyclage et de vous rendre dans un des ateliers participatifs et solidaires.

Si vous êtes intéressé par les nouvelles solutions de mobilité durable, renseignez-vous sur l’ambition portée par Railcoop : développer une offre de transport ferroviaire innovante et adaptée aux besoins de tous les territoires en impliquant citoyens, cheminots, entreprises et collectivités. Première coopérative ferroviaire en France, Railcoop propose de réhabiliter des anciennes lignes de chemin de fer comme celle entre Lyon et Bordeaux, qui devrait être prête d’ici juin 2022.

 

  1. Orienter son épargne et investir dans des projets porteurs de sens et d’utilité sociale via les outils de la finance solidaire

Vous êtes sensibles aux enjeux sociétaux, vous recherchez la sécurité dans vos placements et de la transparence sur l’emploi de votre épargne ? Alors la finance solidaire est faite pour vous !

L’épargne solidaire consiste à choisir de soutenir des projets à forte utilité sociale ou environnementale grâce à des placements financiers. C’est un moyen de financer des projets rarement encouragés par les organismes bancaires traditionnels car peu rentables bien qu’ils soient innovants socialement. Même s’ils n’ont pas pour but premier d'enrichir l'épargnant, les produits d’épargne solidaire permettent de faire fructifier son argent tout en participant aux enjeux de notre société : lutte contre le chômage, le mal-logement, développement de l’agriculture biologique, des énergies renouvelables, de l’entrepreneuriat, etc.

Ainsi, l'épargne solidaire permet de donner une utilité à son placement tout en gardant une certaine rentabilité.

Dans la métropole de Lyon, un collectif d’acteurs de la finance solidaire s’est constitué pour mener plusieurs actions de promotion et de sensibilisation à destination des citoyens, notamment dans le cadre de la semaine de la finance solidaire qui a lieu tous les ans pendant le Mois de l’ESS.

Pour connaître les événements organisés en novembre sur la finance solidaire (mais pas que), rendez-vous sur la plateforme du Mois de l’ESS.

Pour mieux connaître le sujet, découvrez notre article dédié aux Placements solidaires et dons.

 

Encore d’autres pistes d’actions pour vous engager dans l’ESS en tant que citoyen.ne.s :

  • Partir en vacances dans un camping du GCU (voir le portrait réalisé par la CRESS AuRA)
  • Recommander le CV d’une personne en fin de parcours d’insertion grâce au dispositif LinkedOut développé par l’association Entourage
  • Remplir son porte-monnaie de Gonette (Lyon), Cairn (Grenoble) ou Lien (St Etienne) pour payer les commerces locaux et favoriser le développement économique de son territoire
  • Participer à des campagnes de mobilisation citoyenne avec l’association I-Buycott
  • Et pleins d’autres…  

Alors, prêts à vous engager pour soutenir le développement d’une économie plus juste, écologique et solidaire dans votre région ? Enregistrez cet article dans vos favoris pour pouvoir vous y référer plus tard et partagez cette mine d’information et ces bons plans autour de vous.

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