Semaine de 4 jours

Suite à la crise sanitaire et économique actuelle et à la hausse du chômage, la semaine de quatre jours fait de nouveau la une de l’actualité. Le confinement et le télétravail ont fait réfléchir les entreprises sur la façon d’organiser le travail et elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir instaurer la semaine de quatre jours comme réponse à la crise actuelle. 

C’est une revendication économique et politique prônant une semaine de travail standard réduite à quatre jours au lieu de cinq pour partager le temps de travail, embaucher plus et réduire le chômage, tout en dégageant du temps de loisirs pour les salariés. La formule a été initiée en France pour la première fois en 1993 puis mise en application entre 1996 et 1998 s’appuyant sur la loi Robien sur l'aménagement du temps de travail. Selon les chiffres, 400 entreprises ont pu bénéficier à ce moment là de cette mesure et embaucher ainsi 10% de salariés en plus. 

Basée le plus souvent sur un réel principe d’égalité, la semaine de quatre jours peut s’organiser différemment selon les entreprises et suivant les corps de métiers. En 2014 on recensait vingt-sept organisations différentes du dispositif. Certaines choisissent de libérer un jour fixe par semaine - par exemple le vendredi - d’autres optent pour un “jour off” tournant. Pour les salariés, cela implique dans ce cas de travailler en binôme afin de pouvoir se remplacer en cas d’absence. Cette option apporte des avantages. Grâce à ce fonctionnement, les salariés augmentent leurs compétences pour être polyvalents sur le poste qu’ils occupent et les tâches qu’ils effectuent pour remplacer leurs collègues. 

Dans ce dispositif, le salaire est maintenu à l’identique pour les salariés grâce à l’assurance chômage qui verse la part compensatoire à l’entreprise.  

Travailler moins c’est bon pour la planète !

Les spécialistes avancent l’argument que le fait de travailler moins permettrait d’adopter un mode de vie socialement et écologiquement plus juste et augmenterait la productivité de 30%. En outre, une diminution du temps de travail aurait un impact certain sur l’environnement. Réduire le temps de travail permettrait notamment de limiter les déplacements quotidiens, la production de biens et services ou encore l’empreinte carbone du numérique, et entraînerait une baisse de la consommation énergétique. La réduction du temps de travail pourrait constituer un levier majeur de la transition écologique et sociale.  

Travailler moins pour être heureux ?

Au delà du développement des compétences, réduire le temps de travail offre de nombreux autres avantages pour les salariés qui le pratiquent. Selon les études réalisées depuis trente ans par des spécialistes, le bonheur serait lié à la quantité de temps libre dont une personne dispose. Ainsi, libérer du temps de travail rendrait les salariés heureux, leur permettrait de préserver leur santé mentale, de se détendre et d’être plus productif lorsqu’ils sont au travail. On note ainsi une amélioration pour la santé : moins de stress, plus de bien-être, plus de concentration et un meilleur équilibre avec la vie privée… 

Même si cette organisation reste encore marginale, certaines entreprises ont déjà fait le choix de ce temps de travail partagé. La société lyonnaise d’informatique LDLC par exemple, a prévu de mettre en place la semaine de quatre jours dès 2021. En effet, il sera proposé aux salariés de travailler 32 heures par semaine sans perdre de salaire et sans augmenter leur volume horaire journalier.

 

Cependant, alors que 60% des français seraient favorables à ce changement pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée, et malgré tous les éléments avancés en faveur de la semaine de quatre jours, ce courant de pensée ne fait pas encore l’unanimité auprès de certains élus politiques et dans le monde du travail en général.

Alors travailler moins pour être plus heureux, sans perdre de salaire, tout en augmentant la productivité de l’entreprise serait-il la solution à la crise actuelle ?  

Claire Desmaris pour Alpes Solidaires

 

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